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Source d’énergie renouvable dominante : la plus utilisée au monde

Un vieux moulin grince encore au bord d’une rivière hollandaise, mais il partage désormais sa force avec des barrages géants et des turbines invisibles. L’eau, discrète et persistante, s’impose comme la reine silencieuse de l’énergie renouvelable.

Alors qu’on s’extasie devant les champs d’éoliennes et les panneaux solaires scintillants, une vérité moins tapageuse s’impose : c’est l’hydroélectricité qui alimente le plus de foyers dans le monde. Derrière chaque prise qui grésille, il y a souvent une rivière domptée—et cette domination s’écrit à l’échelle des continents.

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Panorama mondial des énergies renouvelables : où en sommes-nous aujourd’hui ?

La montée des énergies renouvelables chamboule les équilibres énergétiques, mais la réalité du mix énergétique demeure nuancée. D’après l’Agence internationale de l’énergie, aujourd’hui, les sources renouvelables couvrent près de 30 % de la production mondiale d’électricité. Pourtant, la consommation énergétique mondiale reste encore largement dominée par le trio charbon, pétrole, gaz naturel.

Les progrès sont tangibles : la production mondiale d’électricité issue des renouvelables grimpe chaque année. En 2023, la carte se dessine ainsi :

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  • Hydroélectricité : 16 %
  • Solaire et éolien : 13 % (dont solaire 6 %, éolien 7 %)
  • Biomasse, géothermie, autres : 1 %

Pourtant, le fossile reste le pilier de la production mondiale d’énergie primaire, avec plus de 80 % encore arrachés au charbon, au pétrole et au gaz.

Ce tableau change d’un continent à l’autre : la Chine dynamise la croissance du solaire, l’Inde parie sur l’éolien, l’Europe jongle avec toutes les options pour limiter sa dépendance aux hydrocarbures. En France, le nucléaire fait figure de poids lourd, mais la part du renouvelable dépasse désormais le cap symbolique des 25 %.

Les grandes institutions tracent la même trajectoire : la transformation s’accélère, mais les fossiles restent omniprésents. La question n’a rien d’anecdotique : à quelle vitesse les renouvelables délogeront-elles charbon, pétrole et gaz des réseaux énergétiques mondiaux ?

Quelle source d’énergie renouvelable domine réellement la planète ?

À l’échelle du globe, la source d’énergie renouvelable dominante reste sans conteste l’hydroélectricité. Loin devant le solaire ou l’éolien, elle façonne la production d’électricité renouvelable sur la plupart des continents. L’hydroélectricité produit chaque année plus de 4200 TWh, soit près de 60 % de toute l’électricité verte consommée dans le monde.

Ce règne s’ancre dans l’histoire industrielle, la géographie et la puissance de stockage offerte par les barrages. Les géants émergents, Chine et Brésil en tête, misent massivement sur l’hydraulique pour stabiliser leur mix énergétique et répondre à une consommation d’électricité qui ne cesse de grimper. En Chine, plus d’une prise sur deux reliée aux renouvelables est alimentée par l’eau ; aux États-Unis, le tiers de l’électricité verte coule des barrages.

  • Hydroélectricité : 60 % de la production d’électricité renouvelable mondiale
  • Solaire et éolien : 35 % (éolien : 20 %, solaire : 15 %)
  • Biomasse, géothermie : 5 %

En Europe, la transition vers le solaire et l’éolien s’accélère, mais l’héritage de l’hydroélectricité demeure solide, surtout dans les pays scandinaves, en France et en Suisse. La France, par exemple, reste en tête des parcs hydroélectriques européens, devant l’Allemagne et l’Italie, pendant que le sud du pays voit le solaire s’envoler.

Le solaire photovoltaïque, dopé par la chute des prix et la facilité d’installation des panneaux solaires, explose. Mais en volume pur, l’hydroélectricité tient toujours la couronne de la source d’énergie renouvelable la plus utilisée au monde.

énergie renouvelable

Hydroélectricité, solaire, éolien : pourquoi la source la plus utilisée s’impose face aux autres

L’hydroélectricité règne depuis plus d’un siècle sur la production mondiale d’électricité renouvelable. Ce leadership s’explique par un arsenal d’atouts : capacité de stockage colossale, souplesse d’ajustement à la demande, coûts stables une fois l’investissement initial absorbé. Les barrages, bâtis sur des fleuves parfois titanesques, ne font pas qu’apprivoiser l’eau : ils garantissent une production d’électricité continue, insensible aux caprices de la météo ou du calendrier.

Face à cela, l’énergie solaire et l’énergie éolienne impressionnent par leur rythme de croissance, portées par l’innovation et la baisse des tarifs. Mais leur talon d’Achille reste la variabilité : sans soleil, sans vent, la production vacille. D’où la nécessité de solutions de stockage ou de systèmes hybrides pour éviter les coupures. Quant à la biomasse et au biogaz, ils offrent des alternatives utiles, mais à des échelles plus restreintes et avec des défis écologiques spécifiques.

  • L’hydroélectricité permet de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre par rapport au charbon ou au gaz naturel.
  • Elle devient un pilier de la transition énergétique et un allié pour la neutralité carbone visée par l’accord de Paris.
  • Des programmes majeurs, du pacte vert européen au plan France Relance 2030, placent l’hydroélectricité au cœur de leur stratégie.

Cette stabilité, héritée des choix industriels du siècle dernier, permet d’ouvrir la porte à plus de solaire et d’éolien, tout en ménageant le réseau électrique des à-coups et en limitant le recours aux énergies fossiles. Tant que les nouvelles filières ne pourront pas garantir cette robustesse, l’eau continuera de faire tourner la roue de la transition. Qui sait, dans dix ou vingt ans, quelle technologie viendra bousculer ce règne sur le fil du courant ?