
Dans les couloirs de l’Éducation nationale, il n’existe plus de diplôme unique pour devenir AESH. Depuis 2019, tout passe par un contrat spécifique et une formation continue qui s’adapte au terrain. Pas de filière directe après le lycée : ici, c’est l’entretien et le sens du contact qui font la différence. Le concours ? Il n’est pas systématique. Ce sont les compétences humaines qui ouvrent la porte, bien plus que le simple CV.Les exigences de formation fluctuent selon l’académie, le nombre d’heures travaillées et le type de contrat. Certaines académies proposent un accompagnement renforcé, d’autres restent sur un socle commun de 60 heures réparties sur trois ans. Les droits, tout comme les perspectives de carrière, varient d’un territoire à l’autre.
Plan de l'article
Le métier d’AESH : un rôle clé pour l’inclusion scolaire
L’aesh tient une place centrale dans la vie de l’école inclusive. Son rôle ? Soutenir au quotidien des élèves vivant avec un handicap, là où l’égalité des chances prend un sens concret. Les appellations ont changé, mais la mission persiste : auparavant désignés comme AVS, ces professionnels épaulent aussi bien des enfants ayant des troubles moteurs que ceux rencontrant des difficultés cognitives, sensorielles ou psychiques. C’est dans ces gestes et cette présence que se joue l’accès à une scolarité habituellement hors de portée.
A lire aussi : Signification du comportement répétitif de quelqu'un qui dit
Le quotidien d’un aesh dépasse la simple assistance technique. Collaborateur attentif, il s’investit dans la rédaction et la mise en œuvre du projet personnalisé de scolarisation (PPS) pour chaque enfant accompagné. En classe, il simplifie les consignes, encourage l’autonomie, adapte les activités et assure la liaison entre l’élève, les professeurs, les autres élèves et tous les membres de l’équipe éducative. Par exemple, dans la structure ULIS, il veille à nourrir l’envie d’apprendre et à valoriser chaque élève au sein du groupe.
Son action ne s’arrête pas à la porte de la classe : aide pour les déplacements, appui lors des activités en dehors du temps scolaire, accompagnement pendant les sorties. Toujours en lien avec la famille et les enseignants, l’aesh ajuste sa manière d’aider à chaque nouvel élève ou à mesure de l’évolution de ses besoins. Patience, écoute et vigilance sont, chaque jour, indispensables à ce métier. Peu à peu, la profession gagne en visibilité et en reconnaissance, portée par la mobilisation des accompagnants et une société qui progresse vers l’éducation inclusive.
A voir aussi : Tremblements au yoga : causes et astuces pour les éviter facilement
Quelles sont les étapes et conditions pour accéder à la formation d’AESH ?
Pour intégrer une formation aesh, certaines conditions sont requises. Le baccalauréat ou un titre reconnu de niveau 4 est attendu. Cependant, trois années passées à accompagner des personnes en situation de handicap ou à exercer comme auxiliaire de vie peuvent aussi ouvrir la porte à une candidature.
Le plus souvent, la démarche commence par un passage par France Travail ou l’exploration des offres disponibles auprès des rectorats. Le dossier à fournir est complet : CV, lettre de motivation, justificatifs de diplômes ou de parcours. Une sélection s’ensuit, centrée sur la capacité d’écoute, la connaissance du public et le désir de s’investir dans l’accompagnement éducatif.
Quand le dossier est retenu, un contrat à durée déterminée d’un an lance l’aventure, reconductible dans la limite de trois années avant d’envisager le passage au CDI. Dès l’entrée en poste, chacun bénéficie d’une formation d’adaptation à l’emploi d’au minimum 60 heures, étalée sur la première année : connaissances sur le handicap, gestes métiers, accompagnement social, fonctionnement des institutions.
Avec l’expérience, il est possible de faire reconnaître ses compétences grâce au dispositif de validation des acquis de l’expérience (VAE), qui permet, à terme, de décrocher un diplôme d’État. Si les chemins varient, tous relèvent d’un engagement concret en faveur de l’inclusion à l’école.
À quoi ressemble concrètement la formation d’AESH ?
Dès l’embauche, la formation initiale aesh débute, avec alternance de séances théoriques et de présence en situation réelle auprès des élèves. Les contenus pédagogiques varient d’une académie à l’autre, mais certains volets restent incontournables : mieux comprendre le handicap, s’approprier l’environnement scolaire, intégrer les réseaux de l’éducation inclusive.
Voici les axes majeurs abordés lors de cette formation :
- Connaissance des différents types de handicap : repérer les besoins particuliers, ajuster la communication, développer l’empathie sur le terrain.
- Posture professionnelle : cultiver la discrétion nécessaire, soutenir l’élève dans sa quête d’autonomie, respecter les lignes du projet de scolarisation.
- Outils et méthodes : maîtriser les techniques d’accompagnement, organiser les temps quotidiens, manipuler les outils techniques ou numériques adaptés.
La formation réserve aussi des temps à l’analyse de pratiques : échanges en petits groupes pour partager les difficultés, trouver ensemble des solutions concrètes et s’enrichir des expériences des autres. Psychologues, enseignants spécialisés et éducateurs participent à ces temps enrichissants.
Impossible d’imaginer une carrière d’aesh sans poursuite de la formation : chaque année, l’actualisation des compétences est prévue selon les besoins perçus dans l’établissement. Les dispositifs comme la VAE ou le CPF rendent également possible l’acquisition de titres professionnels, notamment le DEAES.
Droits, rémunération et perspectives d’évolution après la formation
Devenir aesh, c’est souscrire à un contrat de la fonction publique : le parcours démarre par un CDD de trois ans, renouvelable une fois, puis le CDI intervient après six ans d’activité. Malgré cette stabilité relative, la question de la rémunération reste sensible. Pour celles et ceux qui travaillent à temps plein, le salaire correspond au SMIC, fixé à 1 766,92 euros brut par mois en 2024. Pourtant, dans la pratique, la majorité occupe un poste à temps partiel.
Concernant la progression salariale, elle s’appuie sur la grille indiciaire de la fonction publique, avec des revalorisations modérées. Les droits collectifs recouvrent les congés payés, l’accès à la formation, la possibilité de consulter la médecine du travail et une participation active dans la vie des écoles.
Synthétisons les éléments marquants :
- Type de contrat : le passage du CDD au CDI dépend de l’ancienneté
- Rémunération : basée sur le SMIC (à temps complet)
- Formation au long cours : accès continu à la formation et à la VAE
Les perspectives d’évolution semblent limitées. Cependant, certaines académies favorisent l’accès aux concours internes de la fonction publique ou encouragent une réorientation vers d’autres métiers du secteur social : accompagnant éducatif et social, moniteur en structure adaptée, éducateur spécialisé. L’expérience cumulée et la formation continue contribuent, pas à pas, à sécuriser le parcours professionnel.
Avancer dans la carrière d’AESH, c’est choisir une voie exigeante, mais riche de sens. Le défi de l’école inclusive s’écrit à travers chaque parcours, chaque réussite, chaque adaptation. Ceux qui s’y engagent bousculent la routine scolaire et dessinent, au quotidien, un paysage éducatif où chacun peut enfin trouver sa place.